Accompagner et soutenir mon patient comme acteur de ses soins

Les traitements du cancer sont lourds à supporter, l’impact psychologique ou socio-professionnel peut être important. Accepter, lutter contre la maladie et maintenir une qualité de vie est un parcours long et difficile mais accessible à tous si l’on est bien accompagné.

Instaurer une relation de confiance pour une prise en soin efficace.

L’arsenal thérapeutique proposé aux patients atteints d’un cancer est tellement vaste qu’on pourrait penser que seuls les médicaments vont permettre de vaincre la maladie. Or les retentissements sur la vie sont eux aussi importants à prendre en compte. La prise en charge d’un patient vivant avec un cancer ne se limite pas aux traitements. L’écoute, l’échange, la confiance sont autant d’éléments qui favorisent l’alliance nécessaire pour leur permettre de se battre contre la maladie et surtout se sentir pleinement acteur dans le parcours long et difficile qu’ils traversent.

Claire, en rémission d’un lymphome depuis 6 ans explique :
« La rencontre avec le médecin, c’est majeur, c’est l’espoir d’avoir des réponses à ses questions, c’est pouvoir exprimer toutes les peurs et inquiétudes. » Et elle rajoute « La qualité de la relation, l’écoute, l’échange a conditionné ma capacité à me projeter dans le futur.  »

Pour une prise en charge spécifique de patients avec une déficience intellectuelle, vous pouvez consulter le site oncodefi.org en cliquant ici.

Le refus de soin

Parce que se battre contre un cancer est difficile, parce que les effets secondaires des traitements sont quelquefois insupportables, certains patients peuvent refuser des traitements proposés ou vouloir essayer des thérapies alternatives. Cette décision est forcément difficile et compliquée à entendre pour un soignant. Plutôt que d’essayer de lui imposer vos choix, de le culpabiliser parfois, prenez le temps de l’écouter, laissez-lui exprimer les raisons de son choix et ce qu’il ressent. Bien souvent lui laisser du temps et lui donner cet espace d’échange lui permet de se sentir acteur et de revenir sur sa décision.

« Quand j’étais en greffe, je souhaitais utiliser la phytothérapie. J’ai bien senti une réticence de la part des médecins mais j’ai pu échanger, être écoutée de manière respectueuse de mes besoins, ce n’était pas infantilisant. »
« Une autre fois, j’ai refusé un traitement. Là aussi j’ai pu en discuter et on a entendu mon choix. De sentir que j’avais cette possibilité de discuter c’était important pour moi. C’était majeur de sentir que je pouvais être co-responsable, co-décisionnaire. »

Claire, en rémission d’un lymphome depuis 6 ans.

L’éducation thérapeutique en soutien

Pour comprendre le cancer, comprendre les traitements proposés, en parler à ses proches et son entourage, exprimer ses craintes et ses angoisses… l’éducation thérapeutique reste une aide précieuse. Les partages d’expériences, de conseils, d’astuces, le soutien… sont des moments riches qui permettent aussi à la personne vivant avec un cancer de trouver des ressources par exemple dans les moments de découragement. « Lors d’ateliers d’éducation thérapeutique, il est possible de parler librement, précise Fabienne qui vit avec un cancer depuis 5 ans. On n’a pas peur de faire peur, pas besoin de tout expliquer… L’éducation thérapeutique m’a apporté les connaissances nécessaires pour être actrice par rapport à ma pathologie : l’importance des traitements, la gestion des effets secondaires…J’avais besoin de comprendre pour pouvoir être autonome et pouvoir prendre des décisions. Je veux avoir une capacité de réflexion et d’action pour agir tout de suite et pour me sentir co-responsable, co-décisionnaire. »